92 MODERNE (s)

A 25 ans à peine, John Fullbright propose une douzaine de chansons dépouillées. Le piano se taille la part belle dans l'instrumentation. Mais minimalisme ne veut pas dire que les arrangements sont simples. Au contraire Fullbright s'est inspiré de Townes Van Zandt et a particulièrement travaillé ses mélodies et harmonies. L'interprétation est directe mais aussi délicate et honnête, ce qui rend parfaitement hommage aux hansons.

Aussi connu sous le nom de Rebel MC, il prouve une nouvelle fois qu'il mérite amplement son statut de légende de la jungle music. L'emblématique rastaman qui a marqué de son empreinte musicale les années 90 avec ses compositions novatrices à base de techno, house, reggae, ragga et hip-hop, n'a depuis cessé d'impressionner ses contemporains pour atteindre la notoriété qu'on lui connaît aujourd'hui. Sur cet album, mixé avec Adrian Sherwood, il affirme fièrement sa croyance rastafari, et nous rappelle que jungle et reggae sont intimement liés.

Originaire de Louisiane, il fut l'incarnation la plus sauvage du rock blanc des années 1950. Surgi après le succès d'Elvis Presley qu'il défia, son originalité fut la clé de sa réussite : cheveux longs blonds décoiffés, pianiste fulgurant, alternant country dynamisée et rock noir, bête de scène capable de jouer debout ou avec ses pieds et de mettre le feu à son piano, il fut aussi un chanteur d'un charisme exceptionnel. Sa carrière fut brisée par un scandale de moeurs en 1958 mais l'intégrale de ses premiers disques parus à l'époque reste indispensable à tout amateur de rock. Ses péripéties sont racontées par Bruno Blum dans un livret de 28 pages.

Cet album, qui fait suite au très réussi Distance in between sorti en 2016, a été enregistré aux studios Parr Street de Liverpool et a été produit par The Coral et Rich Turvey.

On se souvient des anglais et de leur titre soul rock How you like me now? qui nous avait presque laissé croire en 2009 que James Brown était revenu d'entre les morts. A la recherche d'inspiration pour ce troisième album, les cinq trublions ont fait le voyage jusqu'au fin fond de la Georgie pour s'encanailler auprès de chanteurs et musiciens gospel du 'deep south'. On vous promet donc du rock garage qui suinte le cambouis, de la soul et du funk à en secouer les regrettés défunts de chez Motown, du son qui vient des tripes quoi !

Cinq ans après la parution de son dernier album, Art angels, la canadienne est enfin de retour avec une nouvelle épopée pop fantastique sur le label 4AD. Après plusieurs singles sortis en 2019 , la chanteuse extra-terrestre Grimes (ou Claire Boucher pour les intimes) revient aujourd'hui sur notre planète avec son cinquième album (et troisième sur 4AD), sur lequel elle reste fidèle à sa pop électro si particulière. D'après l'intéressée, Miss Anthropocene sera un disque concept sur la déesse anthropomorphique du changement climatique. Ecrit, produit et arrangé par la chanteuse à la voix aérienne, elle prévient, ce sera son dernier album terrien.

Marcus Lambkin est de retour avec son troisième long format chez DFA Records. Cet album arrive après From the cradle to the rave (2010) et We got a love (2014) qui ont reçu les louanges de la critique et accueillis des invités tels que Reggie Watts ou James Murphy (LCD Soundsystem). Comme sur ses précédents opus, le producteur de Dublin a enrôlé bon nombre de collaborateurs pour les parties vocales. On retrouve notamment la voix d'Alexis Taylor (Hot Chip) sur End of the trail et le titre d'ouverture In love. Cette fois pourtant, Lambkin a souhaité mettre en avant son travail de DJ en utilisant majoritairement des boîtes à rythmes. On y retrouve donc un son moins pop, moins disco, mais plus de beats, tout en s'éloignant des ordinateurs et en se tournant vers des synthés analogiques !

Dj et producteur Norvégien, originaire d'Oslo, il se fait remarquer dès 2010 par Prins Thomas qui devient son ami et se retrouve dans les mêmes studios que lui et Lindstrom. Développant un son plus électronique et dancefloor que ses comparses scandinaves, il devient vraiment connu et reconnu avec son tube Aegis joué par tous les meilleurs DJ's (de Dixon à Garnier). Ce deuxième album lui permet de développer un son encore plus personnel et d'ailleurs, il cite comme inspirations des artistes tels que Giacinto Scelsi, Arvo Pärt, Gescom/AE, Brian Eno et son compatriote Biosphere.

Originaire de Cardiff, Gwenno Saunders est une artiste confirmée notamment grâce à ses performances dans le groupe The Pipettes ou encore dans le collectif Canolfan Hamdden. Elle mène en parallèle un projet où elle est sur le devant de la scène, Gwenno, au sein duquel elle s'amuse des codes pop et distille une kraut-pop moderne. Cet album s'inspire d'un roman gallois de science fiction écrit par Owain Owain dans les années 70 où les robots auraient transformés la race humaine en clones après leur avoir fait avaler des médicaments. Elle parvient ici à aborder des thèmes importants (société patriarcale, propagande politique, contrôle culturel etc.) tout en y combinant une musique précise et puissante confirmant ainsi son virage indé, tirant racine dans le krautrock allemand des années 70 ou dans une scène électronique expérimentale.

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Suite aux tubes du premier album (Le mia et Le feu), les marseillais désirent revenir à un son plus brut, ce qui ne va pas sans inquiéter leur label qui voudrait de nouveaux hits radio.... Le disque est enregistré une première fois puis une seconde car le groupe juge le son trop polissé. Au final, c'est une bombe : le succès est immédiat à la sortie et les ventes s'envolent. Des titres comme L'école du micro d'argent ou La saga, avec des concepts forts et bien exploités, recueillent l'unanimité chez les amateurs et font basculer beaucoup de gens qui n'étaient pas amoureux de hip hop. La présence de quelques seconds couteaux du Wu-Tang Clan donne en plus une dimension internationale à ce disque qui tient peut-être la première place au Panthéon du rap français.